L’intention de réformer l’organisation du secteur de la promotion de la santé est présente depuis près d’une dizaine d’années, sans pouvoir aboutir. Cette matière est actuellement de la compétence de Cécile Jodogne, en tant que Ministre de la Santé du Gouvernement francophone bruxellois. La promotion de la santé a en effet été transférée aux Régions suite à la 6ème réforme de l’Etat.
Après avoir donné toutes les garanties nécessaires à la continuité des projets en cours, la Ministre de la Santé a voulu mettre à profit cette transition pour réaliser la réforme structurelle nécessaire et ensuite adapter les objectifs à moyen terme.
La réforme structurelle est accomplie, en pleine concertation avec le secteur. Le Décret de promotion de la santé a été voté en février 2016, il donne un cadre général pour mener les politiques.
Restait donc à mettre en œuvre une action politique en adéquation avec les besoins actuels des Bruxellois et les dynamiques de travail à l’œuvre au sein du secteur. C’est maintenant chose faite avec le plan stratégique de promotion de la santé 2018-2022 qui détermine les grandes priorités.
Induire une culture de la valorisation et de la responsabilité
En développant ce nouvel instrument de gestion, Cécile Jodogne veut mettre en place des outils de rationalisation et de valorisation du secteur tout en laissant toute la place à la créativité et à l’initiative des intervenants.
Il ne s’agit en aucun cas d’une vision verticale ou de contrôle, mais bien d’installer, avec ce plan de promotion de la santé, un cadre opérationnel dans lequel les associations du secteur trouveront à valoriser leur intervention tout en travaillant dans la cohérence.
Les appels à projets et à candidatures de même que les grilles d’analyse et de validation sont autant d’outils mis en place par le plan. Ils induisent de manière très concrète une nouvelle culture de l’évaluation et de valorisation des bonnes pratiques.
En renforçant la prévention et tous les facteurs qui favorisent la santé, la Ministre Cécile Jodogne veut promouvoir la santé et le bien-être des Bruxellois. Elle fonde sa politique sur une vision positive de la santé : la santé est une ressource pour les personnes et pour la collectivité.
D’une part il importe d’amener chacun à être acteur de sa propre santé, il est donc question de responsabilité individuelle.
D’autre part il importe, dans le même temps, de considérer l’évolution démographique et la précarisation d’une partie des Bruxellois et de mener des actions spécifiques en direction des publics plus vulnérables pour réduire les inégalités sociales de santé, et ici il est question de responsabilité collective.
Les domaines d’intervention
La finalité est de proposer à tous les bruxellois une information et des services accessibles pour prévenir les problèmes de santé. En même temps, on travaillera de manière proactive dans des milieux de vie ou auprès de publics cibles prioritaires.
Voici les domaines d’intervention :
- favoriser les comportements propices à une alimentation équilibrée, à l’activité physique ;
- inciter les personnes à prendre conscience d’une consommation problématique d’alcool ou de tabac, contribuer à la prévention des risques liés à celle-ci et accompagner ceux qui veulent réduire leur consommation ;
- en ce qui concerne la santé mentale, soutenir les projets innovants et transversaux ;
- en médecine préventive, cancer colorectal et du sein feront l’objet d’un programme de dépistage, et plus largement, on veillera à l'amélioration de la couverture, à l’accessibilité de l’information pour les personnes habituellement moins touchées par ces programmes et/ou précarisées ;
- pour la prévention des infections et maladies transmissibles, l’accent sera mis sur les publics les plus exposés au risque avec des programmes de dépistage adaptés et au plus près des milieux de vie concernés ;
- continuer la surveillance épidémiologique et la prévention de la tuberculose ;
- en santé sexuelle, développer le programme d’Education à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle (EVRAS) notamment en milieu festif, renforcer les compétences des relais en contact avec les publics concernés et prévenir les violences basées sur le genre ;
- prévenir des risques liés à l’usage des drogues licites (alcool) ou illicites et développer des actions participatives dans les lieux de vie des publics concernés ;
- soutenir des approches globales en direction des milieux de vie des jeunes, par exemple en formant des acteurs de ces milieux ;
- soutenir les initiatives qui ciblent les relais que sont par exemple les professionnels en contact avec les détenus ou toutes personnes en situation de vulnérabilité (migrants par ex.). Ceci afin de réaliser un travail de prévention des IST et de réduction des risques liés à la consommation de drogues.
Améliorer globalement la qualité des interventions
Pour atteindre ces objectifs il faut agir aussi transversalement, avec tous les acteurs de la promotion de la santé, pour améliorer la qualité de leurs interventions. Voici les axes de travail privilégiés :
- recueillir les indicateurs sur le terrain en mettant en place des méthodes de collecte de données et diffuser les ressources scientifiques pour guider l’action sur des bases objectives ;
- permettre aux acteurs de terrain de conforter leurs compétences par des pratiques d’évaluation
- développer des moyens de communication modernes, adaptés aux réalités des différents publics cibles ;
- favoriser la concertation pour définir des cadres d’intervention communs et multiplier les synergies
- favoriser une prise en compte de « la santé dans toutes les politiques ».
En pratique
Pour que les associations actives dans le secteur valorisent plus facilement leur travail dans ce nouveau contexte et pour tenir compte objectivement leur contribution potentielle, les appels d’offres et à candidatures sont profilés pour les cinq types d’intervenants concernés par le plan de promotion de la santé :
- Acteurs et projets
- Programmes de médecine préventive
- Service d’accompagnement
- Services de supports
- Réseaux
Courant juin 2017, un courrier les a invité à compléter l’appel d’offre correspondant à leur activité. Les associations ont 3 mois pour rentrer leur dossier de candidature qui doivent être rentées pour le 15 septembre 2017.
Se basant sur les analyses réalisées par le service santé du SP Francophone Bruxellois (Cocof), le gouvernement désignera les opérateurs afin que le plan soit opérationnel dès janvier 2018. Tous ces documents sont disponibles sur le site du SPFB : www.spfb.be
Ceci pourrait aussi vous intéresser :
- Cadre général et politique de la promotion de la santé
- Le plan stratégique de promotion de la santé 2018-22
- Le nouveau décret de promotion de la santé
- Une politque au service de santé de tous
- "Les coutures de Plan bruxellois de promotion de la santé" - article de Question Santé