Le protoxyde d'azote, un gaz dangereux comme psychotrope...

Lundi, 3 avril, 2017

Le protoxyde d'azote, gaz dangereux pour la santé utilisé comme psychotropeDe nombreuses substances dont le niveau de toxicité est variable mais toujours avéré sont utilisées par un public de plus en plus jeune dans un but maladroitement qualifié de «récréatif». Parmi celles-ci le protoxyde d’azote, un composé chimique aussi appelé gaz hilarant et dont l’utilisation est en recrudescence, est pointé par les spécialistes comme particulièrement toxique.

Cécile Jodogne a souligné que ce phénomène "bel et bien inquiétant" devait être replacé dans le contexte d'une "tendance lourde à prendre très au sérieux", de consommation risquée de différents produits, au premier rang desquels l'alcool, par des mineurs d'âge de plus en plus jeunes".

La Ministre bruxelloise de la Santé répondait ce vendredi 31 mars à une question parlementaire à ce propos. Services sociaux et des associations de jeunes s’inquiètent eux aussi de l'usage de plus en plus répandu dans les quartiers, de cette substance comme drogue.

Des dégâts irréversibles et un risque mortel

Cette molécule chimique provoque à court terme des distorsions visuelles et auditives, des vomissements et des vertiges. A moyen terme, la substance toxique provoque anémie, atteintes irréversibles de la moelle osseuse et épinière. Un dosage important peut entraîner la mort par asphyxie.

"On peut donc assurément parler d'une recrudescence très inquiétante de cette pratique qui concerne surtout les jeunes et parfois des mineurs très jeunes, à partir de 12 ans", a dit Mme Jodogne. Selon elle, le recueil d'informations est actuellement en cours et fait aussi état à ce stade d'une consommation de ce produit en milieu festif, par exemple sur les parkings des discothèques.

Une collecte des données pour définir les actions à mettre en place

L'asbl Eurotox, observatoire socio-épidémiologique alcool-drogues en Wallonie et à Bruxelles, qui collabore avec le Réseau Européen d'Information sur les drogues et les toxicomanies a lancé un message sur un forum traitant des tendances émergentes en matière de drogue, afin d'estimer l'ampleur du phénomène et de vérifier s'il s'observe au-delà des communes bruxelloises précitées.

Par ailleurs, la Ministre de la Santé Cécile Jodogne a précisé que les services communaux qui ont constaté cette recrudescence ont pris contact avec les associations spécialisées dans la réduction des risques. Celles-ci ont fourni des informations sur le produit, son utilisation et les risques qui y sont liés, ainsi que sur les mesures disponibles pour le réduire.
Ces précisions permettront de définir les actions à mettre en place pour faire face au phénomène.