Quantité de questions sont évoquées, qui confinent encore le Brexit dans l’irréalité

Vendredi, 2 juin, 2017

Des deux côtés de la Manche, le Brexit et les négociations en cours soulèvent de nombreuses interrogations. Les cabinets d'avocats et de conseils expliquent recevoir de très nombreuses questions à ce sujet. Or tout le monde sait que celles-ci ne trouveront de réponses fondées qu’à l’issue des négociations.

Une épée de Damoclès pour les entreprises britanniques

De passage à Londres pour un séminaire de promotion de Bruxelles, Cécile Jodogne a rencontré la représentante de la fédération des chambres de commerce britanniques et le Vice-Maire de Londres en charge du business. Très proches du milieu des affaires, ceux-ci ont longuement expliqué qu’elles étaient les principales craintes des entreprises britanniques dans le contexte du Brexit.

Leur première cause d'inquiétude concerne l'emploi. Des secteurs entiers de leur économie (l'horeca, les soins de santé, etc.) et plusieurs régions dépendent des travailleurs européens, tant qualifiés que peu qualifiés. Si la libre circulation des personnes était remise en question par le Brexit, la Grande-Bretagne pourrait connaître un déficit de main d’œuvre.

Les deux autres problèmes soulevés se rapprochent plus de ceux qui préoccupent les continentaux : il s'agit des droits de douanes et de la compatibilité des normes et régulations. La Grande-Bretagne étant le 4ème client de la Belgique, si les normes venaient à différer entre les deux Etats, les produits ne pourraient plus être exportés tels quels, ils devraient être adaptés pour répondre aux réglementations locales.  La reconnaissance des AOC, de la provenance des produits, sont aussi des sujets préoccupants, notamment pour les secteurs de l'alimentation et du textile.

Les entreprises belges entre inquiétude et opportunités

Pour les prestataires belges de services juridiques, financiers et autres spécialistes du droit européen, cette incertitude est une opportunité. C'est une incertitude qui les rend indispensables tant pour les Brtianniques, que pour les sociétés du reste du monde, qui installaient souvent leur tête de pont européenne à Londres.

Pour les exportateurs, par contre, les préoccupations sont les mêmes que celles des britanniques: quels seront les termes des accords de douane? Que va-t-il se passer avec les normes et standards européens qui sont aujourd'hui d'application partout?

Si ces questions sont légitimes, il ne faut pas oublier que les exportateurs britanniques ont beaucoup plus à perdre d'un "mauvais brexit", que les exportateurs continentaux. L'apparition de barrières commerciales serait logiquement un problème, mais la plupart des exportateurs sont actifs sur plusieurs marchés et la Grande-Bretagne n’est pas leur unique débouché.

Pour les entreprises continentales, une autre conséquence du Brexit et non des moindres, est le taux de change.

Des occasions à saisir pour les grandes villes européennes

Plusieurs grandes villes européennes se positionnent pour tirer bénéfice du Brexit. Il s’agit notamment de « profiter » du départ probable d’entreprises britanniques ou étrangères basées à Londres et qui souhaitent poursuivre leurs activités sur le marché européen. L'ouverture ou l'agrandissement de structures d'origine britannique ou internationale signifierait un accroissement de l'activité économique dans la ville choisie, ainsi que des bénéfices en termes d’emplois directs, mais aussi indirects (service, horeca, etc.) et de nouvelles rentrées fiscales.

Bruxelles, a préféré mettre sur pied des actions ciblées sur certains secteurs et respectueuses du partenaire qu’est et restera le Royaume-Uni, nous avons choisi des actions ciblées, tant à Londres qu’à Bruxelles, principalement sous la forme de séminaires sectoriels. Le séminaire “arbitrage et secteur juridique” qui a eu lieu fin février avait réuni 70 participants.

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