Réponses aux interpellations parlementaires

Séance du: 19/01/2018
Question posée par M. Serge De Patoul

Bref aperçu de la réponse de Cécile Jodogne

Le Gouvernement fédéral a effectivement décidé de réformer le système de pension pour inaptitude physique des fonctionnaires, en le supprimant et en le remplaçant par un régime d'indemnités d'incapacité et d'invalidité.

[...] 

Le coût de cette réforme, si elle devait être mise en place, a été évalué sur la base des 701 équivalents temps plein occupés au 1er janvier 2017 par la Commission communautaire française, et dont la masse salariale était de l'ordre de 16.100.000 euros.

Depuis 2014, sept personnes seulement sont concernées par une pension pour cause d'inaptitude physique. Ce nouveau mécanisme nous serait largement défavorable, car ces sept personnes ne représentent bien entendu pas 3,65 à 3,95% du personnel.

[...] le Gouvernement francophone bruxellois a décidé de refuser d'adhérer au système envisagé par le Gouvernement fédéral. [...]

Séance du: 19/01/2018
Question posée par M. Gaëtan Van Goidsenhoven

Bref aperçu de la réponse de Cécile Jodogne

Les acteurs de la prévention du VIH sont  particulièrement actifs à Bruxelles. Dans le cadre des appels à projets basés sur le Plan de promotion de la santé 2018-2022, un service de support et six acteurs  ont été désignés pour mettre en œuvre des programmes dans ce domaine. II me semble utile de préciser que la plupart élargissent leurs actions aux autres infections sexuellement transmissibles et même, dans certains cas, à la promotion de la santé sexuelle, qui va au-delà de la simple prévention. Un autre acteur travaille de manière large dans le domaine de la réduction des risques en matière de drogues.

Pour information, ces opérateurs retenus dans le cadre du Plan de promotion de la santé sont :

- l'Observatoire du sida et des sexualités, désigné en tant que service de support ;
- Espace P, Alias, la plate-forme prévention sida (fusionnée avec SidAids Migrants), Modus Vivendi, la Fédération laïque des centres de planning familial et Sida'sos, désignés en tant qu'acteurs.

Il est difficile de dresser un bilan d'ensemble, vu la diversité des acteurs et des lieux mobilisés. Cette diversité et le dynamisme des acteurs portant ces actions me semble toutefois un bon indicateur de leur visibilité. Je vous rappelle cependant que la sensibilisation se développe tout au long de l'année. Le 1er décembre n'en est que le point d'orgue !

Séance du: 19/01/2018
Question posée par M. André Du Bus De Warnaffe

Bref aperçu de la réponse de Cécile Jodogne

D'un point de vue global, les maisons médicales au forfait représentent donc un avantage financier pour la sécurité sociale.

J'ajouterai qu'au-delà des aspects strictement budgétaires, qu'il ne faut certes pas négliger, il convient surtout de réfléchir sous l'angle des bénéfices humains. Comme vous le savez, les maisons médicales jouent un rôle prépondérant dans l'action collective et communautaire et répondent à des besoins de promotion de la santé et de prévention. [...]

[...] Je vous rappelle que j'ai en effet annoncé mon intention d'agréer deux nouvelles maisons médicales en 2018. [...]

[...] Je rappelle donc mon soutien aux maisons médicales en général et au système du forfait en particulier, et je serai très attentive aux suites qui seront données aux résultats de l'audit lorsqu'ils seront rendus publics. [...]

Séance du: 19/01/2018
Question posée par M. Julien Uyttendaele

Bref aperçu de la réponse de Cécile Jodogne

[...] Nous savons que différentes catégories de la population bruxelloise rencontrent des freins sur ce plan. [...]

[...] Pour ce qui concerne spécifiquement les publics LGBTQIA+, plusieurs types de facteurs sont à l’œuvre, dont :

L'attitude des soignants vis-à-vis du genre et de la sexualité en général, et spécifiquement vis-à-vis de l'homosexualité, de la bisexualité, du transgendérisme ou de toutes les autres réalités recouvertes par l'acronyme LGBTQIA+ ;
les connaissances médicales des soignants concernant la santé sexuelle, et notamment les infections sexuellement transmissibles, leurs causes, leurs symptômes, leur dépistage, leur diagnostic et leur traitement ;

Les compétences des soignants pour aborder ces questions de manière adéquate avec les patients, ce qui inclut la faculté de s'abstenir de tout jugement moral vis-à-vis de leur identité, de leur mode de vie et de leurs pratiques sexuelles.

Il existe plusieurs initiatives visant à faciliter la relation médecin-patient :

  • le projet « Très très bon médecin » de l'association Ex Æquo ;
  • les formations organisées par la Fédération laïque de centres de planning familial (FLCPF), financées par la Commission communautaire française, dont certains modules abordent la santé sexuelle de la communauté LGBTQIA+ ;
  • un groupe de travail de la même FLCPF, [...] dont l'objectif est d'améliorer les pratiques professionnelles des équipes des centres de planning dans ce domaine ;
  • des fiches d'information destinées aux médecins généralistes,[...] dont certaines traitent de santé sexuelle et d'IST [...] ;
  • le travail mené par l'asbl Promosanté et médecine générale pour fournir des outils aux médecins généralistes leur permettant d'intégrer de manière adéquate les questions de prévention dans leur pratique professionnelle. [...] ;
  • [...[ Séminaire annuel consacré aux IST [...] ;
  • l'organisation [...] de séminaires mensuels à destination des médecins et des patients sur des sujets médicaux et cliniques liés au VIH.J'ai la conviction que la lutte contre l'homophobie et, plus largement, contre toute forme de discrimination dans le secteur médical devrait être concrétisée par des séances de formation dans le cadre du cursus de formation initiale et continuée du personnel médical et paramédical.

 J'ai la conviction que la lutte contre l'homophobie et, plus largement, contre toute forme de discrimination dans le secteur médical devrait être concrétisée par des séances de formation dans le cadre du cursus de formation initiale et continuée du personnel médical et paramédical. [...]

En ce qui concerne les lieux d'aide et les points de contact « gay-friendly » et « sero-friendly », je citerai :

  • les dispositifs de dépistage délocalisé et parfois démédicalisé [...] ;
  • le centre Elisa, qui offre des dépistages anonymes et gratuits [...] ;
  • la S-Clinic, spécialisée dans l'information, le dépistage [...] ;
  • les permanences médicales organisées par l'asbl Alias pour le public très spécifique des hommes prostitués ;
  • la ligne d'écoute anonyme et gratuite de l'asbl Aide Info Sida [...] .
Séance du: 19/01/2018
Question posée par M. Julien Uyttendaele

Bref aperçu de la réponse de Cécile Jodogne

En tant que phénomène émergent à Bruxelles, la problématique du "chemsex" - à prononcer "kem-sex" - fait l'objet d'une préoccupation particulière de la part de certains acteurs de terrain spécialisés dans la réduction des risques liés à l'usage de drogues et dans la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST).

J'ai soutenu en 2016-2017 une enquête exploratoire menée dans ce domaine par l'Observatoire du sida et des sexualités et plus particulièrement l'Université Saint-Louis-Bruxelles. Cette étude a notamment permis d'évaluer l'ampleur du phénomène sur le territoire bruxellois. [...]

Les effets de ces pratiques sur la santé physique et mentale ainsi que sur la vie sociale des usagers peuvent être non négligeables.

Au niveau de la santé mentale, mais aussi d'un point de vue social, les conséquences peuvent être lourdes :

- fatigue et perte de concentration, avec tous leurs effets délétères dans la vie professionnelle ;

- problèmes de dépendances aux produits ;

- diminution de la santé sexuelle liée à une baisse du plaisir lorsque les usagers souhaitent revenir à une sexualité sans produits ; 

- difficultés financières dues au coût élevé des produits ;

 - problèmes relationnels avec la famille, les partenaires de vie ou l'entourage ;

- problèmes de consentement aux rapports sexuels sous l'effet des produits, voire violences sexuelles, en raison d'une perte de contrôle lorsque l'on est sous l'emprise de ces drogues.

S'agissant de la politique de prévention et des projets de terrain, les équipes spécialisées dans la réduction des risques et dans la prévention des IST sont - comme je l'ai dit en introduction - attenvtives au phénomène et intègrent des messages à ce sujet dans leurs outils et dans les échanges qu'ils ont avec les publics concernés. Il s'agit en particulier des associations Ex Aequo et Modus Vivendi.

Dans le cadre des appels à projets basés sur le plan de promotion de la santé 2018-2022, plusieurs dossiers mentionnent le "chemsex" comme l'une des problématiques prioritaires en terme de prévention et de réduction des risques. [...]

 

 

 

 

 

 

 

 

Séance du: 12/01/2018
Question posée par M. Vincent De Wolf

Bref aperçu de la réponse de Cécile Jodogne

Compte tenu de ce que nous avons appris les dernières semaines, j'ai estimé qu'il était indispensable de changer de cap étant donné que le maintien en l'état n'était pas possible. Au vu de ces circonstances exceptionnelles et en tant que supérieur hiérarchique d'un organisme d'intérêt public (OIP) de type A, j'ai pris mes responsabilités, reprenant le contrôle du Siamu en collaboration avec le conseil de direction. Celui-ci est bien en place et continue à fonctionner comme il le faisait jusqu'alors.

Actuellement, la fonction de directeur général n'est plus attribuée. En effet, nommer un directeur général faisant fonction n'apparaissait pas opportun alors que, début mars, la nouvelle organisation du Siamu issue de la réforme votée au parlement entrera en vigueur.

Un bilan de la situation actuelle du Siamu est en cours et, dans ce contexte, un cabinet d'avocats a été désigné. Sur la base des conclusions, je prendrai, le cas échéant, d'autres mesures qui s'imposeraient. Vous comprendrez qu'à ce stade, il ne me soit impossible de vous en dire davantage, mais je puis vous confirmer que la gestion quotidienne est assurée. 

Séance du: 11/01/2018
Question posée par M. Ahmed El Ktibi

Bref aperçu de la réponse de Cécile Jodogne

En 2017, 890 infections par le VIH ont été diagnostiqués en Belgique. [...] On note une légère diminution par rapport à l'année précédentes. [...]

[...] Les grandes villes concentrent généralement une grande partie des cas de VIH pour diverses raisons sociodémographiques.

[...] C'est à Bruxelles que le nombre de tests est le plus élevé. On y enregistre 110 tests pour 1000 habitants conte 68 pour la région wallonne et 51, pour la Flandre.

En ce qui concerne le dispositif de dépistage démédicalisé destiné aux personnes migrantes, j'ai effectivement décidé, dès l'année 2016, de soutenir sa mise en place. Lors de l'appel à projets lancé en 2017 concernant les initiatives de promotion de la santé, ce projet a été intégré au programme de la Plate-forme prévention SIDA, désormais fusionné avec le service SidAids Migrants. Il bénéficie donc d'une stabilité pour au moins trois ans.

Le rapport d'évaluation de l'année 2017 présente de nombreux résultats intéressants. Je n'en citerai que quelqu'uns : 76 séances de dépistage ont été organisées au cours de l'année, 374 dépistages ont été effectués au cours de ces séances. Les personnes dépistées sont à 73% des hommes et à 27% des femmes. La tranche d'âge la plus représentée est celle des 30-39ans, suivie de celle des 20-29ans.

Plus d'un tiers des personnes dépistées est en situation socioprofessionnelle précaire, c'est-à-dire sans emploi ou bénéficiaire d'allocations diverses. Cinquante-cinq pour cent sont originaires d'Afrique subsaharienne. Le résultat du test a été réactif dans cinq cas sur 374, ce qui donne une prévalence de 1,3%.

Plus de la moitié des tests a été réalisée dans un contexte délocalisé, soit lors du travail de rue, soit lors des permanences mobiles dans un bus. Les permanences qui se tiennent au siège des associations attirent nettement moins le public.