A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la secrétaire d’Etat Cécile Jodogne fait part de sa perception et de son engagement qui prend tout son sens au regard des enjeux actuels.
Quelle est selon vous la situation en matière de droits des femmes ?
Les combats pour les droits des femmes n’ont de sens que s’ils transforment les rapports sociaux, les relations dans l’espace public, privé et même intime, vers une égalité réelle hommes-femmes. Il faut continuer à travailler sur les plans législatifs et réglementaires partout où des rééquilibrages sont nécessaires pour une présence renforcée des femmes.
Nous connaissons aujourd’hui une avancée rapide vers l’autonomisation de l’individu et en même temps les balises et les normes issues des systèmes de valeurs traditionnelles ont tendance à s’estomper. Ce double mouvement fait place à une nouvelle dynamique en faveur de l’égalité hommes-femmes dans tous les aspects de la vie sociale.
Pour ces raisons, les femmes, partout où elles exercent des responsabilités et a fortiori en politique, doivent défendre leurs droits à tous les niveaux de pouvoir où sont posées ces nouvelles balises de l’être-ensemble.
C’est le sens de mon engagement pour l’entrepreneuriat au féminin, pour l’accès à la santé et pour créer les conditions d’une présence renforcée des femmes dans un service de secours comme le SIAMU.
Vous avez participé récemment au programme “Femmes Leaders de demain” en Tunisie. Quels messages avez-vous voulu donner aux participantes ?
J’ai voulu y témoigner de la nécessité de construire des ponts et des solidarités entre les femmes, un moyen de s’autonomiser tant dans les sphères privées que publiques. Les élections municipales en Tunisie auront lieu le 6 mai prochain et constitueront une étape-clé du processus de transition démocratique. La parité étant obligatoire, les Tunisiennes y joueront un rôle déterminant.
Au centre de ce programme, l’intégration des problématiques liées au genre, les mécanismes de mise en oeuvre de l’égalité et le leadership féminin. Bref, les thématiques que je défends tant à Bruxelles que lors de déplacements à l’étranger.
En savoir plus : Liaison Tunis-Bruxelles pour l'entrepreneuriat au féminin
Pour revenir aux défis à relever, être une femme politique, c’est aussi un réel défi dans notre société ?
C’en est un, car la présence des femmes en politique est indispensable. Nous ne sommes pas là pour faire de la figuration, mais bien pour influer sur les décisions et participer à la vie démocratique et à la gestion de nos services publics. Le défi essentiel pour moi, c’est le travail de sensibilisation, de démonstration et d’affirmation qui doit être fait pour que les femmes soient choisies comme représentantes politiques, pour qu’elles soient désignées et pour qu’on vote pour elles !
Avoir des convictions, y croire et tout faire pour les réaliser concrètement, c’est ça le 1er moteur pour faire de la politique.
Notre combat pour nos droits, nous avons à le mener à la fois au quotidien et dans les instances du pouvoir. Osons créer la surprise.
Rappelons-nous, ce sont des femmes latino-américaines qui obtinrent que le principe d’égalité des sexes soit inscrit dans la charte des Nations Unies, en 1945. Les droits des femmes, notre long combat…
Mesdames, des mesures sont prises en Région bruxelloise pour accompagner vos initiatives. Franchissez des portes, c’est ainsi que vous pourrez exercer pleinement vos droits de femme.
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