En regardant au-delà du «fou qui fait peur», nous avons tellement à apprendre

Vendredi, 8 février, 2019

Rencontres images mentales 2019« Pour lui tout va bien, mais ses proches s’inquiètent » ; « un témoignage fort contre une médicalisation à outrance de la détresse mentale » ; « Robillard fabrique des fusils pour tuer la misère ». Ces quelques fragments choisis au fil de notre survol du programme des Rencontres Images Mentales 2019 nous disent tout l’intérêt et la diversité des expressions autour de la folie, de l’étrangeté au monde et à soi-même ou de la souffrance psychique.

Nous parvenons difficilement à nous éloigner des clichés, de la stigmatisation, voire de la peur, dès lors que nous sommes amenés à entrer en relation avec des personnes vivant avec « un être au monde » différent, un handicap, des symptômes encombrants ou qui « décalent » de la vie sociale dite normale.

Les expressions de souffrance ou d’étrangeté ont pourtant beaucoup à nous dire du monde dans lequel nous vivons. Il en est de même de la compréhension du regard que nous portons sur les personnes dites différentes, sur les accompagnements et les prises en charge que nous proposons.

C’est pour nous aider à cette distanciation et pour ouvrir les portes d’un univers parfois angoissant mais surtout complexe et interpellant, que les Rencontres Images Mentales ont axé leur programmation autour des films d’auteurs qui s’intéressent et portent un regard singulier sur la maladie mentale. Des approches qui donnent, comme le soulignent les organisateurs, une autre image que celle « du fou qui fait peur ».

De la même façon, et un peu pour croiser les regards, un autre axe vient compléter le premier. Il s’agit alors de productions réalisées en ateliers vidéos dans les institutions ou dans les lieux communautaires de rencontres. « Ce sont les personnes en souffrance psychique elles-mêmes qui font découvrir des bouts de leur(s) univers. »

Le festival réunit chaque année un public de plus en plus nombreux. C’est un signal positif de constater que de plus en plus de personnes s’intéressent à cet événement qui donne un autre visage de la psychiatrie. Comprendre le monde dans lequel nous vivons et tenter d’en déjouer les contradictions les plus pathogènes, c’est pouvoir comprendre ceux dont la fragilité s’expose tel un révélateur de celles-ci.

Une belle invitation nous est faite, une possibilité de dépasser les expressions spectaculaires et stigmatisantes mais peu représentatives véhiculées par les médias.

L’an dernier plus de 200 personnes étaient présentes à chaque séance.

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