Jordanie - Liban : de réelles opportunités d’affaire

Du 6 au 10 octobre

La Jordanie et le Liban, bien que situés à proximité de zones de conflit, regorgent d’atouts! C’est pourquoi la Secrétaire d’Etat bruxelloise Cécile Jodogne a présidé une mission économique organisée par Brussels Invest & Export, l’Awex et la Chambre Belgique-Luxembourg-Pays Arabes. Une vingtaine d’entreprises ont participé activement aux rencontres Business-to-business organisées à l’occasion de cette mission économique.

Cécile Jodogne en Mission économique au liban

Il faut se le dire : les marchés jordaniens et libanais, sont des sources d’opportunités étonnantes ! Les demandes des deux pays tant en termes d’infrastructures, d’ICT, d’énergie (renouvelable), de médecine, de produits pharmaceutiques, d’alimentaire, de partenariats bancaires et financiers que de construction sont énormes. Le potentiel d’affaires pour nos entreprises est donc bel et bien présent.

Pendant les quatre jours passés dans ces deux pays, l’objectif de la Ministre Jodogne était de provoquer des rencontres qui permettent à nos entreprises de tisser des liens avec de futurs clients, investisseurs, voire même de potentiels partenaires.

La journaliste de l’Echo Catherine Mommaerts a interviewée la Secrétaire d'Etat à cette occasion  (lecho.be – 9 octobre 2015)

Catherine Mommaerts : Quel bilan tirez-vous de cette mission?

Cécile Jodogne en Mission économique en JordanieCécile Jodogne : Elle a dépassé mes attentes. Les contacts ont été très francs, ouverts et constructifs que ce soit avec les autorités et les ministres ou les chambres de commerce et associations professionnelles. Ce n’est pas habituel de rencontrer une telle franchise.

J’en retiens que les Libanais sont très demandeurs de projets concrets et de partenariats avec la Belgique. Le ministre de l’Économie, Alain Hakim, a insisté sur la volonté de son pays de développer des relations bilatérales avec la Belgique. Il a spécifiquement proposé de créer des partenariats qui pourraient se manifester par des présentations du savoir-faire et des produits belges au Liban et vice versa. Mais aussi par l’organisation de manifestations au cours desquelles nos deux pays pourraient présenter leurs produits ensemble que ce soit en Afrique, au Moyen-Orient ou en Iran.

"Je comprends que la situation des Jordaniens soit compliquée. Maintenant, est-ce que cela nécessite pour autant de modifier des règles européennes?"

Les Jordaniens, eux, ont beaucoup mis en avant leur volonté de bénéficier provisoirement d’un statut privilégié en matière d’appellations d’origines dans l’Union européenne au regard des difficultés auxquelles ils doivent faire face. Je vais relayer ces éléments auprès de mes confrères, mais c’est une décision qui se prend au niveau européen, pas au niveau belge. Je comprends que leur situation soit compliquée. Maintenant, est-ce que cela nécessite pour autant de modifier des règles européennes basées sur des éléments objectifs et qui sont identiques pour tous les pays?

CM : Dans quels secteurs y a-t-il le plus de potentiel pour développer des relations commerciales entre le Liban et la Région bruxelloise?

CJ : Nos deux économies sont très complémentaires. Parmi les secteurs les plus porteurs, je citerais celui de la finance et de la banque, les technologies de l’information et de la communication, la gastronomie, la chimie, la mode, le design et le luxe. Nous avons des atouts à faire valoir. En outre, quand une société comme Vervloet augmente ses exportations, c’est aussi bon pour l’emploi à Bruxelles. 

CM : Et en Jordanie?

CJ : L’intérêt des Jordaniens s’est plutôt exprimé dans le domaine des infrastructures. Il faut dire que le tissu économique jordanien est moins dense que le libanais. Au Liban, il y a aussi l’avantage de la langue et une tradition d’affaires et de commerce qui rend les choses plus faciles. En Jordanie, les potentialités sont très importantes, mais elles nécessiteront plus de persévérance de la part des entreprises belges.

CM : Avez-vous été étonnée de voir les Libanais se préparer déjà à la reconstruction de la Syrie?

Cécile Jodogne en mission économique au LibanCJ : Oui et non. Les Libanais ont toujours très vite rebondi après toutes les crises qu’ils ont traversées. Il voient toujours où il y a des opportunités. Mais ils sont également conscients du fait qu’il ne pourront pas participer seuls à la reconstruction de la Syrie. Ils n’en parlent d’ailleurs pas qu’avec nous, et d’autres pays se montrent également intéressés par une collaboration avec le Liban pour aller en Syrie une fois qu’il y aura la paix.

CM : On pourrait s’interroger sur le timing d’une telle mission en Liban et en Jordanie vu la situation régionale…

CJ : C’est vrai que certaines entreprises nous ont dit qu’elles trouvaient que ce n’était pas très sûr de se rendre dans ces pays pour l’instant. Elles se demandaient aussi si cela en valait la peine. Cela ne nous a pas empêchés de venir au Liban et en Jordanie avec une délégation assez conséquente d’entreprises qui balayait pas mal de secteurs. Ceux qui ne sont pas venus pourraient le regretter, car les entreprises présentes étaient plutôt satisfaites des contacts qu’elles ont eus.

J’ai d’ailleurs été étonnée de voir dans quelle mesure ma présence a permis de leur ouvrir des portes, de leur donner accès à des représentants des autorités. Tant en Jordanie qu’au Liban, nos interlocuteurs ont apprécié de voir qu’une secrétaire d’État accompagnait la mission. C’est important dans certains pays. Initialement, je souhaitais surtout venir pour montrer à nos entreprises qu’il ne fallait pas avoir peur d’aller au Liban et en Jordanie, ainsi que pour témoigner, à mon niveau, un soutien à ces deux pays…