La santé des détenus doit être une préoccupation à part entière

22/08/2018

La toxicomane qui n'avait pas sa place en prisonC’est le dossier d’une femme toxicomane incarcérée à de multiples reprises que l’avocate pénaliste et présidente de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) Olivia Venet a choisi d’évoquer dans la rubrique « paroles d’avocats » de La Libre de ce weekend.

La question de l’incarcération des personnes toxicomanes ayant commis des délits en lien direct avec état de dépendance aux drogues y est posée avec pragmatisme. Il m’apparaît clairement que l’accent doit être mis sur l’accompagnement socio-sanitaire, et en santé mentale pour autant bien entendu que la demande en soit formulée. Plus largement, la santé des personnes incarcérées doit être avant tout l’affaire des intervenants en santé et une compétence des ministres de la santé du fédéral et des entités fédérées.

En attendant une réforme indispensable qui rendra notre organisation de la santé en prison plus conforme aux recommandations internationales en la matière, le récit du parcours tragique que retrace l’avocate montre à quel point l’aide aux personnes toxicomanes en prison, ou libérées, est importante.

Début de cette année j’ai octroyé une subvention de 150.000 euros à l’asbl I-Care qui met en œuvre des projets innovants d’aide aux détenu-e-s dans les prisons bruxelloises. Et cet été un appel à projets a été lancé pour une interface santé-drogues en milieu carcéral. Les candidatures seront examinées par un jury dès cette rentrée de septembre. Je souhaite avec cette nouvelle enveloppe de 100.000 euros favoriser un travail en réseau des différents intervenants avec un coordinateur chargé de l’orientation des détenus vers des services spécifiques.