Violences physiques ou verbales, les résultats sont alarmants

Vendredi, 25 novembre, 2016

Journée de lutte contre la violence conjugaleEn moyenne, 11 viols sont répertoriés quotidiennement à Bruxelles et une centaine en Belgique. Une réalité effarante qui n'est pourtant que la partie visible de ce type d'agression. En effet, 85 % des victimes ne portent pas plainte et 40 % d'entre elles n'auraient même jamais entrepris de démarche, pas même celle de se confier à un proche. A cause de cette omerta et du fait que les victimes elles-mêmes banalisent ou sous-estiment la gravité des violences auxquelles elles sont exposées, les auteurs de violences sexuelles ne sont que très rarement traduits en justice ou condamnés.

En 2014, 3.042 dénonciations de violence psychologique sur la voie publique ont été enregistrées en Région bruxelloise, tandis qu'en 2015, ce chiffre était de 2.736. Comme pour les agressions sexuelles, il faut garder en tête que tous les faits n'ont pas été dénoncés.

Cette situation dramatique n'est pourtant pas une fatalité: des actions peuvent être entreprises pour prévenir les agressions et sensibiliser la population. Notamment la généralisation des animations EVRAS, le soutien aux initiatives de sensibilisation, la formation du corps enseignant et des professionnels de la santé aux questions d'égalité hommes/femmes, de respect de soi et de l'autre, mais aussi une amélioration de l'accueil des victimes de violences et la lutte contre la délinquance sexuelle.

Cette année, Cécile Jodogne souhaitait s'engager personnellement face au fléau que sont les violences faites aux femmes, c'est pourquoi elle participera à la "marche des hommes" organisée à Schaerbeek. Cet événement, qui se déroule tous les 25 novembre, a pour objectif de dire non au sexisme, aux violences genrées et au harcèlement dans l'espace public. L'itinéraire reliera la Maison communale à la Maison des Femmes.

Face cachée : la violence conjugale

"Agir visiblement est primordial pour sensibiliser le public à cette calamité que sont les violences faites aux femmes. Elles sont très répandues, mais restent taboues. Dans le cas des violences entre partenaires, par exemple, seule une très faible minorité des faits (environ 3,3%) sont déclarés à la police, et les victimes vivent leurs souffrances dans la solitude. La marche à laquelle je participe cette année a pour but de montrer publiquement notre soutien aux victimes et de dénoncer l'usage de la violence, dans toutes ses formes", explique Cécile Jodogne. Il ne faut en effet pas oublier que si la violence physique reste toujours plus marquante, les violences verbales et psychologiques ne doivent pas être sous-estimées : les cris et les insultes constituent également de véritables armes.

Cécile Jodogne a considérablement augmenté le subside de l'asbl SOS Viol, la seule association spécialisée dans cette problématique, débloquant 30.000€ sur deux ans, au lieu de 6.000€ sur base annuelle précédemment. SOS Viol offre une aide, un soutien, un espace de parole à toute personne (homme ou femme) concernée par la problématique des abus sexuels au sens large. L'aspect 'santé mentale' est primordial dans leur travail, puisque de nombreux troubles psychologiques peuvent apparaître chez les victimes après leur agression : diminution de l’estime de soi, crises d’angoisse ou de panique, troubles du sommeil, syndrome post-traumatique, comportements suicidaires, etc.

Depuis 2014, la Cocof soutient avec la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles, une campagne de communication annuelle axée sur la violence verbale et psychique. Celle-ci est à destination des victimes de violence conjugale, des témoins et proches de victimes, des auteurs et des professionnel(le)s de la santé, l’objectif étant d’encourager les victimes et leur entourage à sortir de l’isolement, et à demander de l’aide en téléphonant à la ligne gratuite « Ecoute Violences Conjugales » au 0800/30 030.

Plus d'informations sur la campagne 2016: http://journaldemarie.be/