Le dernier rapport VIH / Sida de l'Institut de Santé Publique (ISP)

Jeudi, 26 novembre, 2015

Journée mondiale de lutte contre le SidaAlors que la journée mondiale de lutte contre le Sida approche, le dernier rapport VIH/Sida de l'Institut de Santé Publique a livré les dernières données en matière de contamination en Belgique et en Europe.

Résultats du rapport 2014 sur le VIH / SIDA

Les données de l’année 2014 font observer une diminution du nombre de nouveaux diagnostics de VIH en Belgique par rapport à l’année 2013, passant de 1125 à 1039 cas, soit 8% de moins. A Bruxelles, une diminution de plus grande ampleur s’observe dans le même sens : 198 diagnostics ont été posés en 2014 contre 241 en 2013.

Si on peut se réjouir d’une telle diminution du nombre de diagnostics de VIH, il ne faut pas oublier que depuis une bonne quinzaine d’années, nous avons observé une augmentation importante puis une stabilisation à un niveau élevé. Par ailleurs, Bruxelles continue malheureusement à fournir une proportion non négligeable de cas : environ un cinquième de l’ensemble des nouveaux diagnostics

Une prévention efficace du VIH visant les publics prioritaires

Ce que les données nous confirment une fois de plus, c’est l’existence de deux publics particulièrement exposés au risque d’infection VIH : les « hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) », d’une part, et les personnes originaires d’Afrique subsaharienne, d’autre part. Si ces indications nous sont utiles pour définir des grandes priorités d’intervention, elles renvoient cependant à une grande diversité en termes de modes de vie, de comportements, de cultures, etc. qui nécessitent d’affiner en permanence les stratégies d’intervention.

Une des priorités de la Ministre de la Santé Cécile Jodogne est de mettre en œuvre une stratégie de prévention du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles à l’échelle du territoire régional, prenant en compte les spécificités de ce territoire et les besoins des publics concernés.

Les programmes qu’elle soutient comportent trois axes :

  • prévention du VIH et des autres IST en population générale et chez les jeunes,
  • actions de proximité parmi des publics prioritaires (HSH, migrants, hommes et femmes prostitués, usagers de drogues injecteurs),
  • soutien à la concertation des acteurs de terrain et à la qualité des interventions.

Faciliter le dépistage du VIH et favoriser la démédicalisation

Dépistage démédicalisé du VIHA côté du programme de prévention susmentionné, Cécile Jodogne souhaite accorder la priorité à l’accès au dépistage du VIH en soutenant le développement d’un dispositif délocalisé.

Les recommandations internationales insistent sur la nécessité d’améliorer l’accès au dépistage en développant des structures décentralisées, au plus proche des publics les plus exposés. Afin de permettre plus de proximité, en plus de la décentralisation, un autre enjeu de taille est la démédicalisation. Il s’agit de permettre à des acteurs de prévention non médicaux d’offrir un dépistage dans des lieux et à des heures différents des structures classiques. Le tests rapide d’orientation diagnostique (TROD) constitue un outil adéquat pour ce type d’initiatives.

Cette évolution vers la démédicalisation nécessite une modification législative au niveau fédéral. Le cabinet de la Ministre Cécile Jodogne est en relation avec le cabinet de la Ministre Maggie de Block sur ce dossier, notamment dans le cadre de la Conférence interministérielle santé.

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