Des compétences réunies pour la prévention VIH

Vendredi, 23 février, 2018

Fusion entre la Plateforme prévention sida et Sidaids migrantsHier soir, Cécile Jodogne assistait en tant que Ministre bruxelloise de la santé à l'inauguration des nouveaux locaux de la Plateforme prévention sida. L'occasion pour elle de rappeler ses priorités en lien avec la promotion de la santé. 

Cette inauguration intervient à un moment clé pour le secteur de la promotion de la santé à Bruxelles. En effet, le Plan de promotion de la santé 2018-2022 a été approuvé au mois de juin dernier par le Gouvernement francophone bruxellois. Sur la base de ce plan, des appels à projets ont été lancés. Au terme de la procédure de sélection, 38 dossiers ont bénéficié d’une décision favorable du Gouvernement.

Ainsi, 1 service d’accompagnement, 7 services de support, 26 acteurs et 4 réseaux de promotion de la santé ont été désignés pour contribuer à la mise en œuvre du Plan de promotion de la santé. La Plateforme prévention sida fait bien évidemment partie des acteurs désignés et pourra développer le programme qu’elle a élaboré au cours des 3 années à venir grâce à une subvention de la COCOF. En cas d’évaluation positive, elle bénéficiera de 2 années supplémentaires. Inauguration des nouveaux locaux de la Plateforme prévention sida

Encourage les collaborations

"La prévention des infections sexuellement transmissibles constitue l’une des priorités thématiques du Plan de promotion de la santé", précise la Ministre. Elle a également insisté sur le fait qu'une politique de santé efficace à Bruxelles passait par une plus grande simplicité et une meilleure lisibilité du secteur socio-sanitaire : "au gré de mes multiples rencontres et échanges avec le secteur associatif, j’ai encouragé les divers services existants à développer les ponts, les synergies et les collaborations afin de travailler au maximum en complémentarité et de développer des actions toujours plus efficaces et plus cohérentes". 

Cécile Jodogne a également tenu à féliciter les deux équipes, celle de la Plateforme et celle du service VIH/sida du Siréas, pour avoir été jusqu’au bout de la concrétisation de leur fusion, rappelant que ce processus ne s’est pas fait en un jour et que plusieurs obstacles ont sans doute dû être surmontés. Le résultat ne pourra qu’améliorer la qualité du travail réalisé en faveur des publics bénéficiaires. Et Cécile Jodogne d'ajouter : "j’espère que d’autres acteurs pourront s’inspirer de cette expérience pour, à leur tour, définir des modalités de rapprochement permettant une utilisation optimale et rationnelle des moyens disponibles". 

Prévention : pour un dépistage délocalisé et démédicalisé 

Ces dernières années, les soignants mais aussi les acteurs de la prévention ont pu compter sur de nouveaux outils pour lutter contre le VIH. Le paradigme de la prévention combinée est désormais partagé par tous les acteurs. Les données épidémiologiques disponibles permettent d’espérer un réel infléchissement de la courbe de l’épidémie. Bruxelles, comme de nombreuses grandes villes en Europe et ailleurs, concentre une série de caractéristiques qui rendent les besoins en termes de prévention particulièrement importants. Parmi les 915 personnes diagnostiquées positives en Belgique en 2016, un quart réside en Région bruxelloise. On sait par ailleurs que les cas d’infections sexuellement transmissibles augmentent d’année en année. Nous sommes donc loin d’en avoir fini avec ces épidémies. 

Au cours de cette législature, la Ministre Jodogne a souhaité poursuivre le soutien aux acteurs dans leurs actions de prévention. Celle-ci a également donné une impulsion au dépistage délocalisé, qui lui semble constituer une stratégie de proximité particulièrement adaptée pour rentrer en contact avec des populations vulnérables, pour pouvoir échanger avec elles au sujet des risques et de la prévention et, bien évidemment, pour pouvoir leur proposer un test et une remise rapide du résultat : "le dépistage délocalisé et, je l’espère, bientôt démédicalisé ne doit pas remplacer l’information, la formation, ou le counseling, mais il constitue un outil essentiel, complémentaire aux interventions plus classiques. Il doit aussi être l’occasion d’un recueil de données quantitatives et qualitatives permettant de mieux cerner les profils des personnes, leurs prises de risques et les stratégies qu’elles mettent en place, ou non, pour se protéger", a-t-elle conclu.